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« Ne faites pas de suppositions » : l’art d’écouter avant de juger

📌 Contexte

Dans un monde où tout va vite — les échanges, les décisions, les réactions —, la supposition est devenue une habitude.
On devine, on interprète, on conclut.
Et souvent, on se trompe.

Ce troisième Accord toltèque, énoncé par Don Miguel Ruiz dans Les Quatre Accords toltèques (1997), nous met face à un piège universel :

« Ne faites pas de suppositions. »

Autrement dit : ne pensez pas à la place de l’autre.
Posez des questions, clarifiez, dialoguez.
Ce principe, à la fois simple et révolutionnaire, touche au cœur de nos malentendus personnels, professionnels et même sociétaux.


📊 Données et tendances

  • D’après une étude du Harvard Business Review (2024), 85 % des conflits professionnels trouvent leur origine dans des malentendus ou interprétations erronées.
  • Sur les réseaux sociaux, les polémiques éclatent souvent sur des suppositions de ton ou d’intention, accentuées par l’absence de langage non verbal.
  • Dans le domaine de la santé mentale, les chercheurs relient le stress relationnel chronique à notre tendance à imaginer le pire scénario possible à partir d’informations incomplètes.

En clair : nos suppositions créent plus de souffrance que la réalité elle-même.


💭 Décryptage du principe

Faire une supposition, c’est combler un vide — un silence, une absence d’information, une phrase mal comprise — par nos propres filtres émotionnels.
Nous supposons pour réduire l’incertitude, mais ce réflexe alimente le malentendu, la méfiance et le jugement prématuré.

Ne pas supposer, c’est :

  • Résister à la tentation de deviner ce que l’autre pense.
  • Poser des questions au lieu d’interpréter.
  • Reconnaître que notre perception est partielle et subjective.
  • Accepter de ne pas tout comprendre tout de suite.

C’est une discipline de l’humilité et de la clarté.


⚖️ Pourquoi c’est essentiel aujourd’hui

🧠 1. Dans la communication numérique

L’absence de ton, de gestes, de nuances, transforme les messages courts en sources de malentendus.
Un simple “ok” peut être lu comme une approbation… ou comme un reproche.
Appliquer “ne pas faire de suppositions” signifie clarifier avant de réagir, et éviter les escalades émotionnelles inutiles.

💼 2. En entreprise

Les suppositions se glissent dans les couloirs : “le chef ne m’aime pas”, “ils préparent une réorg”, “ce projet est déjà perdu”.
Ces interprétations fragilisent les équipes et minent la confiance.
Les entreprises qui favorisent la transparence et la communication ouverte limitent les dégâts de ces imaginaires collectifs.

❤️ 3. Dans les relations personnelles

Une grande partie des disputes vient de ce que chacun suppose ce que l’autre ressent, sans oser le vérifier.
Dire “j’ai imaginé que…” au lieu de “tu as voulu dire…” ouvre la voie à un dialogue apaisé.


🔍 Décryptage des biais

  • Biais de confirmation : nous sélectionnons les informations qui confirment ce que nous croyons déjà.
  • Biais d’intention : nous attribuons à l’autre des intentions (souvent négatives) sans preuve.
  • Biais de projection : nous interprétons les paroles d’autrui selon nos émotions du moment.
  • Biais de narration : notre cerveau préfère une histoire cohérente (même fausse) à une réalité incertaine.

Le principe toltèque agit comme un antidote cognitif : il remet la pensée critique au centre de nos interactions.


🧭 Applications concrètes

💬 1. Pratiquer la clarification consciente

Avant de réagir, demander :

« Qu’as-tu voulu dire exactement ? »
« Puis-je te poser une question pour être sûr d’avoir bien compris ? »

Ce simple réflexe réduit considérablement les conflits.

🧑‍🤝‍🧑 2. En équipe

Créer des espaces où le doute devient légitime : réunions d’alignement, feedback collectif, clarification des rôles.
La transparence relationnelle renforce la cohésion.

🧘‍♀️ 3. Dans la vie personnelle

Observer ses pensées avant qu’elles ne deviennent des certitudes.
Remplacer “il/elle pense que…” par “je me demande si…”.
La curiosité remplace la peur.


💡 Exemple d’actualité

La montée de la médiation sociale dans les entreprises françaises (Thales, La Poste, SNCF) illustre cette tendance :
plutôt que de laisser les suppositions dégénérer en conflits, les organisations favorisent le dialogue et la reformulation.
(Lire aussi : « Ne faites pas de suppositions » : l’essor de la médiation sociale dans les entreprises françaises)


🧩 Regard du Sentier du Savoir

Étape 2 – Maîtriser la pensée critique et l’analyse

“Ne pas faire de suppositions”, c’est apprendre à suspendre le jugement, à observer sans conclure trop vite.
C’est une compétence centrale de la pensée critique :

savoir que notre première impression n’est pas la vérité, mais une hypothèse.

Cet accord développe une écoute active et une pensée dialogique : comprendre l’autre avant de vouloir avoir raison.
C’est aussi un exercice de liberté : ne plus être prisonnier de ses interprétations.


🧠 Conclusion

Dans une société saturée d’opinions et d’informations incomplètes, “ne pas faire de suppositions” est une révolution silencieuse.
C’est choisir la clarté plutôt que l’orgueil, l’écoute plutôt que la projection.
C’est reconnaître que la vérité se construit à plusieurs, dans la rencontre et non dans l’imagination.

Ne pas supposer, c’est apprendre à vivre dans le réel — et dans le respect.

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